Art.06 (10 juin 2003)

L'ECOLE EN GREVE (n.f. the strike) : C'EST GRAVE (serious)?

Le 26 mai 2 003 à Paris et dans la plupart des grandes villes de France, des centaines de milliers (n.m. thousand here : hundreds of thousands of people) de personnes manifestent (v. manifester gr. 1 : to demonstrate) contre les mesures proposées par le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

1. Pour la deuxième fois en deux semaines, les rues non seulement de la capitale, mais encore de nombreuses (numerous) villes de province, sont envahies (v. envahir gr. 2 : to invade) par une vague (the wave) de grévistes (n.m. the striker) et de manifestants (n.m. the demonstrator). Ils protestent contre les mesures sur les retraites (n.f. the retirement) envisagées par le Gouvernement du Premier Ministre français, Monsieur Jean-Pierre Raffarin.
Les réformes concernent également le système éducatif, et le Ministre de l'Education, Monsieur Luc Ferry se trouve
dans la ligne de mire (in the line of sight) des médias! Voyons pourquoi les enseignants sont en colère (n.f. the anger / the wrath)!

2. En France, alors que la population scolaire est en baisse (falling), le budget de l'éducation représente 23% des dépenses (n.f. the expenditure) de l'Etat, . Au cours des (during / in the course of) 20 dernières années, il a même (even) augmenté de 25%! Nos voisins, eux, ont tenu compte de la baisse de la population (après le fameux baby boom de l'après-guerre (n.f. the war) ) et ils ont diminué la part de l'éducation dans leur budget national. En outre, ils ont fait de meilleurs choix que la France pour utiliser cet argent. C'est ainsi que dans l'enseignement supérieur (niveau universitaire, par exemble), la France qui a choisi d'investir majoritairement dans le secondaire ne peut consacrer que 33 800 euros par étudiant, contre 35 100 euros dans la moyenne (the average) des pays de l'OCDE.
Malgré (in spite of) cela, les performances du secondaire ne sont pas à la hauteur (up to it). Ainsi, depuis les années 90, l'accès au baccalauréat (mieux connu sous le nom de "bac") stagne (v. stagner gr. 1 : to stagnate). Le nombre de jeunes qui sortent de l'école sans qualification reste stationnaire, alors qu'on s'attendait (v. s'attendre à gr. 3 : to expect) à une baisse. Résultat : le taux de chômage (n.m. the unemployment) des moins de 25 ans est le plus élevé des pays développés.

3. Si plus de 60% des jeunes Français accèdent (v. accéder à gr. 1 : to obtain) au bac, 50% d'entre eux échouent (v. gr. 1 : to fail) dans la première année du cycle supérieur. La raison? Une mauvaise adaptation du contenu des programmes du secondaire. M. Luc Ferry propose d'y apporter une solution en supprimant le collège unique et en mettant en place une formation en alternance (training given partly at school and partly in the workplace) dès (as early as) la 4ème. Ce système (en place en Allemagne, pour ne citer qu'elle, depuis de nombreuses années !) permet aux étudiants peu attirés par les études, de combiner formation professionnelle et formation traditionnelle. L'objectif du Ministre de l'Education : 100% de qualifiés (à l'heure actuelle ils sont 8 à 9%).
Pour ces jeunes qui souvent arrivent en 6ème avec un niveau à l'écrit voisin de l
'illettrisme (n.m. the illiteracy*) (entre 15 et 20%!) c'est le moyen de quitter un système où ils s'ennuient (v. s'ennuyer gr. 1 : to get bored) depuis le primaire! Cette réforme est acceptée sans protestation par des enseignants qui trouvent de plus en plus pénible (hard / difficult) d'essayer d'intégrer dans une classe, des jeunes visiblement peu doués (gifted), ou peu attirés par les études!

4. C'est donc dès le primaire que tout se joue (v. se jouer gr. 1 : to be hanging in the balance), et c'est là qu'il faudrait mettre plus de moyens (n.m. the means)! Si une personne ne maîtrise pas suffisamment l'écrit, elle risque de rencontrer des difficultés d'insertion sociale majeures. Ce problème concerne aussi les autres pays de l'Union Européenne. Malheureusement (unfortunately), la France se situe à l'avant-dernière place!
D'où une autre mesure proposée : le
dédoublement (the splitting into two) des classes de CP (=cours prépratoire : first elementary grade) et la mise en place d'une aide aux enfants en difficulté. En outre, les programmes insisteront sur l'aspect écrit de la langue. Chaque jour, le professeur d'école (anciennement appelé instituteur (n.m. the elementary school teacher) ) consacrera deux heures et demie à la lecture et à l'écriture.

5. La violence scolaire en augmentation constante pose le problème de la suppression des 20 000 emplois jeunes. Lionel Jospin (Premier Ministre précédent) les avait créés pour une durée de cinq ans, pour venir en aide aux surveillants et s'occuper du
soutien (n.m. the support) scolaire des élèves. Ils viennent à expiration et ne seront pas renouvelés. Les enseignants qui, au début, étaient farouchement (fiercely) opposés à l 'arrivée de ces jeunes non pédagogues dans le milieu scolaire, protestent maintenant contre leur disparition. Dans un contexte de violence, ils sont devenus indispensables pour le maintien (the upholding) de l'ordre dans les cours de récré (n.f. the schoolyard / the playground)! Pour les remplacer, Luc Ferry crée un nouveau statut d'assistants d'éducation et affirme que le nombre de surveillants ne diminuera pas à la prochaine rentrée!

6. Les enseignants s'opposent aussi aux mesures de décentralisation qui concernent 110 000 fonctionnaires (soit 7% de l'ensemble) : ouvriers d'
entretien (n.m. the maintenance), médecins scolaires, assistantes sociales (n.f. the social worker) et conseillers d'orientation psychologique. Il est vrai que leur transfert leur a été notifié par simple lettre et que certains en ont été "offensés", mais c'est dans la nature du Français de ne pas accepter de bon gré (willingly) d'être arraché (v. arracher gr. 1 to pull out) à ses racines !

7. Le malaise (the uneasiness) des profs a rejoint celui des retraités et futurs retraités, qui constituent l'autre grande catégorie de protestataires et de grévistes. Rien d'étonnant (astonishing) pour une catégorie professionnelle où un travail mentalement pénible fait aspirer à une retraite de plus en plus tôt. La décision de Jean-Pierre Raffarin d'allonger (to lenghten) la durée des cotisations est donc loin de plaire aux enseignants!
On peut s'attendre à d'autres grèves et manifestations qui encore une fois donneront une bien triste image de la France!


*Illettrisme is used to describe the situation of people who have learned how to read and write but have forgotten. Analphabétisme is used for the situation of people who never learned reading and writing. Both words are translated into Illiteracy in English.

© ENEFF 2003