Art. 20 (20 nov. 2003)

LE QUEEN MARY 2

Un tragique accident endeuille (v.gr.1 to cast a gloom over) les dernières étapes de la construction du plus grand transatlantique (n.m. the liner)

 

1. Samedi 15 novembre 2003 : une passerelle (n.f. the gangway) donnant accès au paquebot (n.m. the ocean liner) Queen Mary 2, en construction dans les Chantiers Navals (n.m. the shipyard) de Saint-Nazaire (Bretagne), s'effondre (v.gr.1 to collapse). Quarante personnes tombent d'une hauteur (n.f. the height) de 20 mètres en contrebas (lower down), dans la cale sèche (n.f. the dry dock). C'est le drame! Quinze d'entre elles décèdent (v. gr.1 to decease), et une vingtaine sont blessées. Certaines sont encore aujourd'ui dans un état grave. Les victimes étaient pour moitié des employés d'une entreprise de nettoyage (n.m. the cleaning), les 50% restants étant des parents ou amis de cadres (n.m. the manager) travaillant sur le chantier et qui avaient organisé une visite guidée du bateau.
Le Queen Mary 2, le plus grand paquebot jamais construit, est actuellement dans la phase finale de sa construction pour l'armateur (n.m. the shipowner) britannique Cunard. Il est prévu que Sa Majesté la Reine Elisabeth II le baptise le 8 janvier 2004, et qu'il prenne la mer pour sa première croisière (n.f. the cruise) le 12 janvier 2004. Il naviguera sous pavillon britannique. Ces cérémonies sont maintenues malgré le deuil (n.m. the mourning) qui frappe les familles des victimes.

2. Des centaines de personnes ont travaillé à la conception (n.f. the design) et à la construction de ce bateau colossal pour fignoler (v.gr.1 to touch up) les moindres détails techniques ou artistiques.
20 000 intervenants (n.m. the participant) de différentes nationalités appartenant à 800 entreprises ont permis d'assembler le navire en 12 mois dans un chantier transformé en véritable Tour de Babel!
D'une hauteur de 74 mètres (dont 62 mètres émergés), répartis sur 15 ponts, (l'équivalent d'un immeuble de 23 étages), le Queen Mary 2 mesure 345 mètres de long pour 41 de large et est conçu pour une durée de vie de 40 ans (25 ans pour un transatlantique classique).
Il a fait l'objet d'un cahier des charges (n.m. the specifications) très strict qui tient aussi compte des lois sur la pollution marine. Il aura sa propre usine de retraitement (n.f. the reprocessing plant) des eaux usées (n.f. the waste water) pour ne rejeter dans la mer que de l'eau propre.

3. Faisons une petite visite de ce géant avant que les premiers passagers ne montent à bord.
Dans leur grande majorité, les cabines ont une vue sur la mer, voire un balcon. Toutes ont un accès à Internet et tout le confort moderne, bien entendu!
A l'arrière du navire, cinq suites luxueuses en duplex, s'ouvrent sur la mer par de grandes baies vitrées.On pourra combiner leur surface de 490 mètres carrés avec les "lofts" voisins (170 mètres carrés) pour créer de gigantesques espaces couvrant toute la largeur (n.f. the width) du navire.
La grande salle à manger (le restaurant Britannia) pourra accueillir simultanément 1340 convives et prendra toute la largeur du paquebot sur presque trois ponts de hauteur.
Un cinéma (1 000 places), un planétarium, un jardin d'hiver, une salle de bal, cinq piscines..... et un collège pour apprendre les langues (eh oui!) ainsi que des centaines d'oeuvres d'art contribueront au bien-être (n.m. the welfare) des passagers. Et si certains sont malades, pas de problème! Il y a aussi un hôpital : le plus grand jamais construit sur un bateau.
Petite anecdote : les ingénieurs et architectes d'Alstom (société constructrice) avaient reçu des indications pour construire près de la salle à manger, un "W.C.". Les dispositions ont donc été prises pour faire l'aménagement (n.m. the fitting out) nécessaire. Lorsque les représentants de l'armateur ont effectué leur visite de contrôle, ils ont été très surpris de trouver des toilettes! En fait, ils voulaient une "Wine Cellar" et non un "Water Closet"!
On a donc réduit les lavabos pour faire de la place aux millésimes!!!

4. Pour affronter (v.gr.1 to brave) les tempêtes (n.f. the storm) de l'Atlantique, on a équipé le Queen Mary 2 d'un brise-lames (n.m. the breakwater) placé sur le pont avant. On a aussi prévu des canots de sauvetage (n.m. the lifeboat) en nombre suffisant pour évacuer deux fois le nombre total de personnes à bord, nombre augmenté de 10% au cas où il y aurait des passagers clandestins (n.m. the stowaway)!
Pourquoi cette mesure? Si le bateau s'incline (v.gr.1 to heel) sur un côté ou sur un autre, l'accès au bord incliné est impossible. Il est donc nécessaire de prévoir des canots en nombre suffisant sur chaque côté pour embarquer tous les naufragés.

5. Ces mesures de sécurité font penser immédiatement à la tragédie du Titanic qui a fait naufrage (v.gr.3 to be wrecked) dans l'Atlantique lors de son tout premier grand voyage, en avril 1912. Il avait à son bord 1343 passagers et 885 membres d'équipage. Peu ont survécu!
Comme le Queen Mary 2, c'était un navire de luxe! Les billets en première classe coûtaient l'équivalent de 50 000 dollars actuels (625 dollars actuels en 3ème classe).
La traversée de l'Atlantique était prévue sur 14 jours. Les cabines en 1ère classe étaient de véritables appartements sur le pont promenade et offraient une vue directe sur la mer. Elles étaient aussi somptueuses que les suites des plus grands hôtels!

6. Les voyages en bateau sont-ils encore populaires de nos jours? La Cunard en est convaincue et parie (v.gr.1 to bet) sur un nouvel engouement (n.m. the craze) pour les voyages de luxe vers le nouveau monde (6 jours, trois fois par an) où on prend son temps.
Après le ralentissement (n.m. the slowdown) de l'activité, dû aux événements du 11 septembre 2001, le marché mondial des croisières reprend. On note une croissance de 7% entre 2001 et 2002 qui se prolonge en 2003. Pour sa croisière inaugurale, un voyage de 14 jours, reliant Southampton (Grande-Bretagne) à Fort Lauderdale (Floride) le Queen Mary 2 affiche presque complet (v.gr.1 to be sold out)! A des tarifs allant de 3450 à 37700 euros, le client peut être roi!
Et le carnet de réservations pour 2004 est presque rempli!

La Cunard aura sans doute vite récupéré le coût du Queen Mary 2 (800 millions de dollars). Souhaitons "Bon vent" au descendant des grands bateaux qui ont fait la fierté (n.f. the pride) des Chantiers de Saint- Nazaire, comme le Normandie et le France.

 

© ENEFF 2003