Art.19 (10 nov.2003)

LES PRIX LITTERAIRES

Comme chaque année à l'automne, sur les tables des libraires s'étale la moisson (n.f. the harvest) des prix littéraires. Des idées de cadeaux (n.m. the present/the gift) de Noël?

1. Dans toutes les librairies, en cette fin d'année, les étals (n.m. the stall) vous proposent les nouveaux succès littéraires. Pour certains lecteurs soucieux (concerned) d'être au courant (up to date on) des dernières parutions (n.f. the publication), c'est presque une obligation de s'informer sur les heureux gagnants des nombreux Prix littéraires décernés (v.gr.1 to award)- et de les lire très vite! Il n'est donc pas étonnant que les livres primés (prizewinning) se vendent comme des petits pains (like hot cakes).

2. Depuis leur création au début (n.m. the beginning) du 20ème siècle, les Prix littéraires se sont multipliés. En France, on compte 7 grands prix auxquels il faut ajouter environ 1500 autres prix moins prestigieux que le Goncourt, le Fémina ou le Renaudot (entre autres).

Le Nobel de Littérature ouvre la saison le 10 octobre, et la clôture (v.gr.1 to close) le 10 décembre. Entre ces deux dates, sont décernés :

> le Prix de l'Académie française (1918) : il couronne (v.gr.1 to award a prize to) un jeune auteur "pour une oeuvre d'inspiration élevée".

> le Prix Médicis (1958): il récompense un ouvrage qui apporte quelque chose de neuf par son ton ou son style. Ce prix vise (v.gr.1 to be directed at) le renouveau dans la littérature. Depuis 1970, il existe aussi un Prix Médicis étranger qui a permis à des auteurs étrangers de se faire connaître du public français. Depuis 1985, un Prix Médicis de l'essai est attribué à un ouvrage en français ou traduit (v. traduire gr.3 to translate). C'est le plus jeune des grands prix.

> le Prix Fémina (1904). Il a été créé par des femmes pour réagir contre la "misogynie" du Prix Goncourt. Mais les hommes ne sont pas exclus et ils constituent même la majorité des élus en près d'un siècle. Le Fémina est l'éternel rival du Goncourt! Le jury décerne aussi un Fémina étranger, un Fémina du premier roman et un Fémina de l'essai.

> le Prix Interallié (1930), créé par un groupe de journalistes qui attendaient le verdict du jury du Fémina, il est attribué de préférence au roman d'un journaliste. Le jury est composé exclusivement de journalistes.

> le Prix Goncourt (1903) sélectionné par un jury : l'Académie Goncourt, dont les membres sont élus à vie. Pour en faire partie, il suffit (v. suffire gr.3 to be sufficient) d'être un auteur de langue française.

> le Prix Décembre (1989) : un prix anti conformiste orienté vers des livres publiés en marge (on the fringe of) des grands éditeurs et des circuits commerciaux les plus faciles. Décerné parfois en novembre, ou même, comme en 2003, en octobre, il ne mérite pas vraiment son nom!

> le Prix Renaudot (1925) créé par des journalistes "pour réparer les éventuelles injustices du Prix Goncourt".

3. Mais si les Prix ne sont proclamés qu'en automne, ils occupent la presse, les éditeurs, les libraires..... et bien sûr, les auteurs bien avant que l'été ne finisse! Car les média jouent un rôle important dans le choix des jurés et un livre dont la presse aura déjà parlé aura plus de chance de décrocher (v.gr.1 to land) un prix.
L'enjeu (n.m. the stake) est de taille! En effet, pour le Goncourt par exemple, les ventes (n.f. the sale) atteignent en moyenne 400 000 exemplaires, alors que le livre se vendait à 20 000 exemplaires avant de recevoir le Prix.
Cette manne retombe bien évidemment sur les éditeurs qui n'hésitent pas à "choyer" (v.gr.1 to pamper) les membres du jury (des écrivains eux-mêmes) pour faire pencher la balance (to tip the scales) en leur faveur. Ces jurés permanents font souvent la pluie et le beau temps (to rule the roost) dans les prix !
C'est ainsi que, depuis 1980, les grandes maisons d'éditions Gallimard, Grasset et Le Seuil ont obtenu à elles trois, 15 des 22 Goncourt décernés.

4. Pour certaines maisons d'édition de plus petite envergure (n.f. the scale), un Goncourt peut être la fin des problèmes financiers, comme pour les Editions de Minuit, éditeur de l'Amant de Marguerite Duras, Prix Goncourt 1984 vendu à 1,3 million d'exemplaires. Sans ce Prix, l'éditeur disparaissait! L'Amant est, avec la Condition Humaine d'André Malraux (1933), vendu à 4 millions d'exemplaires, le Goncourt qui a connu le plus grand succès.
Les éditeurs bien sûr se frottent les mains si un auteur de leur "écurie" a été élu, car les ventes représentent une part importante de leur chiffre d'affaires. Mais pour l'auteur, en plus de la renommée (n.f. the fame), il y a souvent aussi un aspect financier non négligeable : le Goncourt par exemple rapporte 450 000 euros à l'auteur (le Fémina et le Renaudot : 300 000 euros).

5. Mais la France n'est pas le seul pays à se passionner pour les Prix littéraires!
La Grande-Bretagne, avec le Booker Prize (1968 : dotation 71 000 euros) et le Whitbread Book Award (1971) n'est pas en reste (left out). La particularité du Booker Prize réside dans son jury qui est renouvelé chaque année, éliminant de ce fait toute corruption venant des éditeurs!
En Italie, on retiendra les Prix Viareggio (1929) et Strega (1946). En Espagne, le Prix Cervantès (1974) mais surtout le Prix Planeta, le plus doté : 600 000 euros!
En Allemagne, le Friedenspreis des Deutschen Buchhandels est décerné à l'occasion de la Foire du Livre de Francfort par les libraires et n'est pas réservé aux auteurs germanophones.
Et que dire du Prix Pulitzer, si ce n'est qu'il est surtout connu comme une récompense réservée à des journalistes. L'argent là n'est pas l'enjeu, mais plutôt (rather) le prestige lié au nom du Prix!

6. Les jeunes ont eux aussi leur Goncourt : le Goncourt des lycéens, choisi par 1500 lycéens provenant de 50 lycées de toutes les régions de France. Leur choix (n.m. the choice) n'est pas toujours le même que celui des "grands", mais l'auteur sélectionné est toujours assuré de bonnes rentrées (n.f. the receipt)!

7. Et si cela vous tente de faire partie d'un jury pour la sélection d'un Prix littéraire, vous pouvez poser votre candidature (v.gr.1 to apply for) pour le Prix du Livre Inter décerné chaque printemps par des auditeurs de la station de radio France Inter.

Alors, comment se sent-on lorsqu'on a reçu un prix de cette importance? Dopé (boosted) pour un nouveau roman, euphorique, écrasé par la "gloire"? Certains sont littéralement propulsés (v.gr.1 to propel) vers une brillante carrière littéraire, d'autres ne s'en remettent (v. se remettre gr.3 to recover) jamais et n'écrivent plus une ligne. Heureusement pour tous les amateurs de bons livres, ils constituent l'exception!

Mais dans votre pays, y a-t-il un Prix littéraire célèbre ? Contactez-moi pour me le faire connaître!

© ENEFF 2003