Art.17 (22 oct. 2003)

MERE TERESA

La place Saint Pierre à Rome noire de monde.
Partout dans le monde, des centaines de milliers de personnes devant un écran (n.m. the screen) pour suivre en direct la béatification de Mère Teresa par le pape (the pope) Jean Paul II.

1. Dimanche 19 octobre 2003, 50 000 personnes se tassent (v.gr. 1 to cram/to squeeze) sur la place Saint Pierre dans la cité du Vatican pour assister à la cérémonie de béatification de Mère Teresa de Calcutta, mondialement (universally) connue comme "la soeur des pauvres"(poor), prix Nobel de la Paix en 1979, "pour le travail entrepris dans la lutte (n.f. the fight) pour combattre la pauvreté (n.f. the poverty) et la détresse dans le monde, qui constituent aussi une menace pour la Paix".
On estime que 300 000 fidèles (n.m. the faithful) ont suivi la messe (n.f. the mass) de loin grâce à six écrans géants installés à proximité du Vatican, tandis que (while) 24 chaînes (n.f. the channel) de télévision européennes et une chaîne mexicaine retransmettaient (v. gr.3 to broadcast) la cérémonie.
En Inde, où l'action de Mère Teresa s'est surtout exercée, des milliers d'Indiens de confession catholique (ils représentent moins de 2% de la population) ont assisté à des messes spéciales.
Un grand feu d'artifice (n.m. the fireworks) était offert le soir par la ville de Rome pour marquer simultanément cette béatification et les 25 ans de pontificat d'un pape, Jean Paul II, qui est apparu bien fatigué!

2. Au cours de ses 25 années de pontificat, Jean Paul II a ainsi béatifié 1315 personnes et en a canonisé 476. Rappelons que la première étape sur la voie de la sainteté est la béatification (on devient d'abord Bienheureux (n.m. the blessed) ou Bienheureuse) et l'étape ultime est la canonisation (on est enfin Saint ou Sainte).
Le processus de béatification ne commence d'ordinaire qu'au moins 5 ans après la mort du "candidat". Ce qui frappe (v. gr.1 to strike) dans le cas présent, puisque Mère Teresa est morte en 1997, et que le processus a débuté (v. gr.1 to start) 2 ans plus tard. Une dérogation accordée par Jean Paul II a permis d'écourter (v. gr.1 to shorten) le processus et ainsi Jean Paul II a eu le privilège de béatifier cette religieuse avec qui il partageait les mêmes vues sur la famille. Tous les deux en effet étaient contre le divorce et l'avortement (n.m. the abortion). Cette opposition à toute forme de contraception a valu à Mère Teresa d'être la cible (n.f. the target) de certaines critiques, d'autant plus que (all the more because), très active en Inde, elle s'élevait (v. gr.1 to rise up against) contre toutes tentatives du Gouvernement indien de planifier les naissances.
D'autres critiques ont été soulevées (v. gr.1 to raise), entre autres sur le "miracle" de guérison (n.f. the healing) qui lui a valu son titre de Bienheureuse. Une Indienne aurait été guérie (v. gr.2 to heal) d'un cancer par Mère Teresa, mais certains médecins indiens contestent cette guérison qu'ils attribuent au traitement médical suivi par la malade. D'autres affirment que les médicaments (n.m. the medicine/the drug) pris par la malade ne pouvaient pas à eux seuls faire disparaître l'énorme tumeur qu'elle avait dans le ventre (n.m. the stomach/the belly).
Il a aussi été reproché à Mère Teresa d'avoir accepté des dons de la part de personnages (n.m. the character) aussi peu charitables que le despote haïtien Jean-Claude Duvalier, ou encore d'avoir ouvert 500 couvents dans 101 pays et ainsi d'avoir utilisé une partie des dons à d'autres fins (n.f. the aim) que l'aide aux plus démunis (n.m. the destitute).
Mais même s'ils ne partagent pas ses convictions religieuses, une grande partie des 800 millions d'hindous et des 100 millions de musulmans indiens connaissent son nom et la considèrent comme une sainte. Ils l'admirent pour son travail humanitaire et pour son irremplaçable charisme.
Mère Teresa parlait l'hindi, la langue nationale de l'Inde, ainsi que le bengali, une des nombreuses langues locales, et avait reçu la nationalité indienne en 1948.
Mais l'Inde n'est pas le seul pays où Mère Teresa est connue et appréciée! Son action était internationale.

3. Le travail humanitaire que cette Albanaise (née Agnès Gonxha Bojaxhiu à Skopje le 26 août 1910) a accompli inlassablement (untiringly) pendant 40 ans est énorme!
Devenue à la fin de sa vie une véritalbe figure de légende, elle commence son action à Calcutta où elle était partie enseigner (v. gr.1 to teach) en 1929. Emue (moved) par la misère qui l'entoure (v. gr.1 to surround), elle décide de se consacrer aux pauvres et fonde en 1950 son propre ordre "Les missionnaires de la Charité" dont l'uniforme est un sari blanc bordé de bleu. En 1958, elle ajoute un nouvel ordre "les Frères de la Charité". De soeur Agnès, elle devient Mère Teresa en hommage à la sainte française Thérèse de l'enfant Jésus. Ses missionnaires et elle recueillent (v. gr.3 to take in) jour et nuit dans les taudis (n.m. the slum) et les bidonvilles (n.m. the shantytown) de Calcutta, les miséreux (n.m. the poverty-stricken), les enfants abandonnés et les lépreux (n.m. the leper). Les mourants sont transportés à la "Maison du coeur pur" où ils finissent leur vie dans la dignité et la paix. Elle crée des écoles, ouvre des orphelinats (n.m. the orphanage), fonde une colonie de lépreux "la Cité de la joie" où les malades sont accueillis et soignés. Son action s'étend aux alcooliques, aux drogués, aux handicapés et même aux malades du SIDA (AIDS) .

4. En 1997, Mère Teresa meurt d'une crise cardiaque. Néanmoins (nonetheless) son oeuvre continue.
Aujourd'hui 4 500 soeurs de 85 nationalités différentes (500 soeurs de plus qu'à la disparition de la fondatrice) oeuvrent (v. gr.1 to strive for) pour le bien des pauvres. Parti d'un seul centre à Calcutta en 1958, l'ordre des Missionnaires de la Charité compte en 2003, 710 centres répartis (v. gr.2 to distribute) dans 133 pays.
Si le nombre de femmes en provenance (n.f. the origin) des Etats-Unis et de l'Europe, rejoignant la congrégation, est en baisse (n.f. the fall), pour l'Asie il est en hausse, y compris en Inde, malgré des conditions de travail difficiles dans un pays où la séparation en castes est encore forte et où la pauvreté est omniprésente. Les missionnaires travaillent 15 heures par jour à nourrir (v. gr.2 to feed), soigner et baigner les malades, les infirmes et les personnes âgées, dans des conditions que peu d'Occidentaux (n.m. the Westerner) supporteraient (v. gr.1 to withstand)!

5. Non seulement Mère Teresa a reçu le Prix Nobel de la Paix (1979) mais également le Prix Jean XXIII (1971), le Bahrat Ratna (Joyau de l'Inde), la plus haute distinction civile indienne (1980) et la Médaille de la Liberté (1985).
En avril 1997, peu avant sa mort, elle figurait parmi les quatre noms et symboles marquants (outstanding) du 20ème siècle, en compagnie de Louis Armstrong, le Mur de Berlin et Coca Cola (mais pas pour les mêmes raisons, cela va sans dire!).

Alors, critiquée ou adorée, elle n'en reste pas moins une des grandes figures du siècle dernier et pour des milliers de pauvres partout dans le monde elle sera à jamais leur "mère", car qui d'autre aurait pris soin d'eux avec le même dévouement (n.m. the devotion) que leur propre mère?

 

© ENEFF 2003