Art. 86 (02 juillet 2007)

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Les DONS d'ORGANES : trop de patients attendent en vain un donneur.

Le 22 juin dernier a eu lieu la 7ème Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe. On espère que les donneurs, mieux informés, se feront bien vite connaître.

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1. En France, deux malades sur trois, en attente d'une greffe, ne peuvent être transplantés faute d'organe disponible. Chaque année un appel est lancé pour recueillir des autorisations de prélèvements d'organes, de moelle épinière ou de tissus, pour les greffer sur des receveurs.
Un grand nombre d’organes peuvent être donnés et peuvent ainsi sauver des vies humaines, ou améliorer grandement la qualité de vie de malades gravement atteints.
La majorité des greffes sont réalisées à partir d'organes prélevés sur des personnes décédées (victimes d'un AVC : accident vasculaire cérébral, d'un traumatisme crânien...), en état de mort encéphalique (c'est-à-dire le cœur continuant à battre) prononcée par les deux médecins requis (étrangers aux équipes de prélèvement et de transplantation), après une série d'observations cliniques rigoureuses définies par la loi. Ces dons « post-mortem » représentent la majorité des dons.
Mais des prélèvements (un rein, un lobe de poumon ou de foie) sur des personnes vivantes sont autorisés par la loi si le donneur et le receveur sont de la même famille (père, mère, enfants, frères et sœurs, conjoints, grands-parents, oncles et tantes, neveux et nièces, cousins germains, et toute personne pouvant justifier de deux années de vie commune avec le receveur). Cela représente environ 10 % des cas.

2. Toute personne, même mineure, peut décider de devenir donneur. Les médecins vérifient que le donneur n'est pas porteur d'une maladie grave transmissible comme l'hépatite ou le sida par exemple. Contrairement au don du sang qui n'est pas accepté si les personnes ont plus de 60 ans (ou 65 ans pour les personnes qui ont déjà donné leur sang), il n'y a pas de limite d'âge pour le don d'organes.
Chacun d’entre nous est considéré comme un donneur potentiel après sa mort à moins de s’y être opposé de son vivant. En pratique, lorsqu’un prélèvement d’organes est envisagé, si l’équipe médicale n'a pas directement connaissance de la volonté du défunt, elle doit s'efforcer de recueillir par tous les moyens auprès de ses proches, son opposition au don d'organes éventuellement exprimée de son vivant.
En 2006, l’Agence de la biomédecine a recensé 32 % d’oppositions au don d’organes. Les causes de non prélèvement sont multiples mais l’opposition de l’entourage occupe la première place, le plus souvent faute de connaître la volonté du défunt.


3. En théorie, la grande majorité des Français sont pour le don d'organes, mais lorsque le moment vient où ils doivent autoriser le prélèvement du coeur, du foie, ou autre partie du corps d'un être cher qui vient de mourir, la décision est difficile.
Et il y a urgence, parce que l'organe du donneur doit être prélevé dans des délais bien précis pour pouvoir le conserver jusqu'à sa transplantation dans le corps du receveur. Certains organes, comme le coeur, les poumons, le foie, les reins, doivent être prélevés immédiatement. L’organe est conservé par le froid à 4°C dans un containeur en plastique ressemblant à une glacière dans lequel des glaçons pilés maintiennent la bonne température. Si, pour un rein, on peut le transplanter jusqu'à 24h après le prélèvement, pour le coeur et les poumons, on n'a que 4h!
Les tissus (peau, os, veines par exemple) sont conservés dans une banque de tissus.

4. S’il existe plusieurs receveurs potentiels, la priorité est donnée au receveur pour lequel la greffe est la plus urgente ou au premier sur la liste d’attente. Il faut noter également que les enfants de moins de 16 ans sont prioritaires.
Le choix du receveur se fait évidemment à l’exclusion de toute considération financière, sociale ou ethnique, du moins dans la majeure partie du monde occidental.
Ce choix tient compte également de la distance entre l'hôpital où se trouve la greffe et le centre de transplantation dans lequel le receveur doit se rendre dans les meilleurs délais. La distance entre les deux lieux détermine aussi le choix des transports utilisés: ambulances, hélicoptères, avion de ligne, avion privé...

5. Que l’on soit pour ou contre le don de ses organes après sa mort, l’important est de le dire à ses proches. On peut aussi porter sur soi une carte spéciale indiquant quels organes on souhaite léguer après sa mort.
Pour sensibiliser les jeunes, un film « Et vous alors ? » va être diffusé dans les hôpitaux, les lycées, les universités. Sa vocation est d’amener chacun à s’interroger sur le don d’organes. L’enjeu est d’importance à l’heure où la sensibilisation du public est forte et le besoin d’organes crucial.

© ENEFF 2007