Art. 82 (28 février 2007)

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SUICIDE : léger mieux parmi les jeunes, mais pas chez les seniors!

Du 5 au 10 février 2007, ont eu lieu les 11è Journées Nationales pour la Prévention du Suicide. Objectif principal : aller davantage à la rencontre des personnes en détresse.

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1. Première cause de mortalité parmi les 35-44 ans, le suicide reste un problème majeur de santé publique, même si une baisse significative de 35% a été observée chez les jeunes et les adolescents. Chez les adultes, après une légère baisse, on constate à nouveau une nette montée du taux de suicide. Les chiffres sont particulièrement préoccupants pour les 30/60 ans. Ils sont 6.200 à s'être suicidés en 2004. Les Journées Nationales pour la Prévention du Suicide tentent de trouver les raisons profondes qui poussent les personnes à se suicider et d'y apporter des solutions avec l'aide des médecins spécialisés, des associations, de la famille, des amis.

2. Lorsque le suicide ne se termine pas par la mort de la personne, on parle de "tentative de suicide". Les tentatives de suicide parmi les jeunes -surtout chez les filles- sont en augmentation, même si les suicides "réussis" sont légèrement en baisse. On pense qu'un des facteurs pourrait être une puberté plus précoce que les jeunes vivent difficilement parce qu'ils ne sont pas prêts dans leur tête. Mais il y a aussi des phénomènes comme la violence dans les lycées ou dans la famille, les divorces, la drogue, l'influence des médias, qui entrent en ligne de compte. Les adultes ne sont pas toujours présents et à l'écoute des problèmes des jeunes dont ils se sentent souvent éloignés. Ils ont parfois l'impression d'être exclus d'un monde de plus en plus envahi par une technologie qui les dépasse. D'autre part, les adultes eux-mêmes sont pris dans leurs problèmes.

3. Les femmes font deux fois plus de tentatives de suicide que les hommes, mais les hommes se suicident deux fois plus que les femmes. Le taux de tentative de suicide décroît avec l’âge alors que le taux de suicide augmente.
Le suicide peut être dû à des difficultés psychologiques, notamment une grave dépression. Les autres cas (suicide suite à un déshonneur par exemple) sont plus rares dans les cultures occidentales. On a observé des cas où un suicide s'accompagnait du meurtre d'autres personnes (souvent le compagnon, les enfants). Dans ces cas, on parle de suicide étendu ou élargi.

4. Chez les jeunes, les premiers signes de mal-être peuvent être une fugue, des scarifications, l'abus d'alcool ou de drogue, le refus de s'alimenter.
Les adultes, eux, s'ils perdent leur emploi sont souvent dans une situation de choc. Les difficultés financières auxquelles ils doivent faire face : remboursement d'un prêt pour l'achat du logement, études des enfants, niveau de vie impossible à maintenir, leur semblent insurmontables et ils perdent l'envie de vivre. N'oublions pas les divorces, et -pour les femmes plus que pour les hommes-, les violences conjugales. L'âge aussi est un facteur de déprime. Au-delà de 70 ans, certains seniors malades pensent qu'ils ne peuvent aller que vers une période de leur vie où ils seront à la charge de leur entourage ou dans une maison de retraite et ne souhaitent pas continuer à vivre.

5. Il est très important d'être à l'écoute des personnes déprimées car 15 % des patients déprimés décèdent par suicide. Les Journées Nationales de Prévention du Suicide ont donc pour premier objectif de sensibiliser aux signaux annonciateurs d'un probème menant au suicide. Il faut être attentif aux sonnettes d'alarme que sont les tentatives de suicide et ne pas laisser la personne seule avec ses problèmes. De même, il ne faut pas négliger l'impact du stress au travail ou dans les études. L'entourage a un rôle primordial à jouer pour redonner le goût de la vie. C'est la responsabilité des enseignants, des parents, mais aussi des jeunes.

© ENEFF 2007