Art. 72 (06 mai 2006)


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TCHERNOBYL, VINGT ANS APRES

Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait, mettant à l'air libre les matières radioactives contenues dans le coeur du réacteur. Quelles sont les conséquences pour les populations?

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1. Lors de sa mise en service en 1983, le réacteur nucléaire n°4 de Tchernobyl renfermait 190 tonnes d'oxyde d'uranium enrichi. Durant l'année qui a suivi son explosion, 600 000 liquidateurs, qui ont participé à la construction du sarcophage d'isolement ont été irradiés. Vingt ans après, existe-t-il un bilan de cette catastrophe?

2. Les derniers rapports sur la catastrophe de Tchernobyl sont loin de donner des informations précises sur le nombre de victimes et sur les risques pour la santé des survivants.
Au début du mois d'avril 2006, lors d'une visite du site, un groupe de journalistes internationaux ne relève qu'une très faible radioactivité. Il faut donc chercher ailleurs comment la radioactivité peut menacer les populations.
Elle peut nous atteindre de deux manières : par exposition externe, lorsque la source de rayonnement est à l'extérieur du corps, et par exposition interne, lors de l'inhalation de particules radioactives, ou l'ingestion d'aliments contaminés par des éléments radioactifs provenant de la fission de l'uranium, tels l'iode 131, et le césium 137, considérés comme les plus nocifs.
Au fil des années, ces éléments lavés par les pluies se sont enfoncés dans le sol ou sont partis dans les rivières. Ils passent dans les légumes, les céréales, les fruits, les champignons... et sont absorbés par les êtres humains et les animaux qui les consomment.

3. Le mode d'évaluation officiel de la radioactivité s'appuie sur l'observation des survivants d'Hiroshima et Nagasaki qui avaient reçu une très forte dose externe en un temps très court.
Dans les régions contaminées par Tchernobyl, la situation s'est inversée. En effet, les populations sont soumises depuis vingt ans à une irradiation interne permanente, par de petites doses. Or, selon les scientifiques, ce type d'irradiation est dangereuse justement parce que ces petites doses ne sont pas prises en compte. Leur accumulation dans les voies respiratoires, l'appareil digestif, les reins, le coeur, les yeux... pourrait déclencher d'autres pathologies que le cancer de la thyroïde qui ne serait que la partie émergée de l'iceberg. Une augmentation, de génération en génération, des risques de déréglements génétiques est également à craindre. Ce serait une véritable catastrophe à retardement.

4. Le rapport du Forum de Tchernobyl reconnaît qu'on ne connaîtra sans doute jamais avec précision le nombre de morts causées par l'accident.
Malgré cela, les habitants de ces régions continuent à manger des produits contaminés, souvent cultivés dans leurs propres jardins. Par habitude ou par ignorance du danger?

© ENEFF 2006