Art. 64 (30 novembre 2005)


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LES LOGEMENTS SOCIAUX

Les émeutes qui ont secoué la France récemment, mettent le doigt sur un problème loin d'être résolu : la pénurie de logements sociaux.

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1. L'agitation de ces dernières semaines a mis en lumière de nombreux facteurs de mécontentement parmi les populations défavorisées, et tout le monde cherche activement des solutions pour lutter contre les inégalités.
Les banlieues où les troubles ont éclaté concentrent des populations d'immigrés qui ne se sentent pas intégrés au milieu social français. La construction de logements sociaux partout en France et pas seulement dans des banlieues "ghettos" serait un pas vers la mixité entre les communautés ethniques.

2. Du 1er novembre au 15 mars, la "trêve hivernale" interdit d'expulser les locataires de leur logement, même s'ils n'ont pas payé leur loyer. Cette trêve concerne un nombre de plus en plus grand de personnes aux faibles revenus. Le chômage et le coût de la vie augmentent, mais aussi les loyers (4% dans la plupart des régions, contre 2% pour le coût de la vie). Pour faire face aux demandes de logements sociaux de plus en plus nombreuses, le gouvernement, avec la loi de Solidarité et Renouvellement Urbain (SRU) a décidé d'obliger les communes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) situées dans des agglomérations de plus de 50 000 habitants, à proposer au moins 20% de logements sociaux. Fin 2005, beaucoup de communes n'ont pas rempli leur contrat!

3. Il y a pourtant un million de familles sur la liste d'attente : demandeurs d'emploi non indemnisés, familles monoparentales (3 familles sur 5), demandeurs d'asile.... Mais les conditions à remplir sont dures: il faut un revenu minimum et ne pas avoir des ressources supérieures à un certain plafond (pour un couple sans enfant : 1 600 euros imposables mensuels).

4. Le Ministre de l'Emploi et de la Cohésion Sociale, Jean-Louis Borloo, a bien décidé la démolition des logements insalubres pour les remplacer par des constructions neuves, aux normes. Mais les nouveaux bâtiments tardent à être construits. De dramatiques incendies dans des hôtels "de transition" à Paris ont coûté la vie à des enfants.
Certaines familles ont décidé de vivre dans des caravanes, dans des terrains de camping en bordure des villes (comme par exemple à Toulouse).
Lorsque les enfants n'ont pas de place pour s'asseoir à une table pour faire leurs devoirs, doit-on s'étonner de les trouver dans la rue?

5. Pourtant, l'Etat possède des terrains vides où on pourrait construire des logements accessibles aux défavorisés. En outre, des particuliers possèdent des logements qu'ils refusent de vendre ou de louer : ils espèrent qu'ils prendront encore de la valeur.

Le cri lancé par l'Abbé Pierre en ce terrible hiver 1955 pour donner un abri à tous les pauvres sera-t-il entendu?

© ENEFF 2005