Art. 53 (15 mai 2005)


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LES MALADIES NOSOCOMIALES

Les hôpitaux sont responsables de ces maladies infectieuses presque aussi meurtrières que les accidents de la route.

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1. Votre médecin a décidé que vous devez être opéré. Comme beaucoup de malades dans cette situation, cela vous effraie. Vous savez que vous allez courir un risque pendant l'opération : contracter une infection appelée maladie nosocomiale, à l'hôpital même. Chaque année, ces infections touchent près d'un million de patients hospitalisés et en tuent près de 9 000. On estime pourtant qu'un tiers d'entre elles pourraient être évitées.

2. Elles se propagent facilement dans un milieu où les germes prolifèrent. Les patients, les médecins et le personnel soignant, ainsi que les visiteurs les transportent, mais aussi le matériel utilisé, l'air, l'eau et les installations hospitalières. Il est donc indispensable de respecter des règles d'hygiène très strictes.

3. Les patients ne sont pas tous égaux devant le risque. Les personnes âgées et les malades avec des défenses immunitaires faibles sont deux fois plus souvent frappés par ces infections que les plus jeunes. Elles dépendent aussi du type d'intervention. Si on doit introduire un cathéter, une sonde ou des aiguilles dans l'organisme, les germes pénètrent plus facilement. C'est le cas pour les interventions concernant le système urinaire ou le système respiratoire. Les pneumonies nosocomiales sont celles qui causent le plus grand nombre de décès.

4. L'hygiène dans l'établissement hospitalier est très importante. Les germes ne se transmettent pas uniquement par les instruments utilisés par le chirurgien mais également par les mains de toute l'équipe soignante et par celles des visiteurs.
Malheureusement, le personnel soignant ne respecte pas toujours strictement les consignes. Certains préfèrent encore le traditionnel savon aux nouvelles solutions hydro-alcooliques (80% d'alcool) pourtant simples à utiliser.
Plus d'un hôpital n'en utilise jamais ou vraiment une très petite quantitié.
Le fonctionnement de l'hôpital (traitement du linge sale, stérilisation du matériel chirurgical, utilisation de matériel à usage unique, désinfection des locaux) est parfois mis en cause.

5. Une équipe d'hygiène de l'hôpital composée d'un médecin, d'un pharmacien et de personnel infirmier (à temps partiel ou à temps plein selon la taille de l'hôpital) doit former le personnel et contrôler l'hygiène. Mais la pénurie de personnel et la loi des 35 heures ne permettent pas toujours une grande efficacité. C'est particulièrement le cas dans les services de réanimation où on enregistre un taux élevé de maladies nosocomiales (30%).
D'un autre côté, les bactéries deviennent de plus en plus résistantes à cause de la surconsommation des antibiotiques. Ils éliminent les bactéries faibles mais pas les plus résistantes.

7. Si on respecte mieux les règles élémentaires d'hygiène, on peut éviter 20 à 30% des infections nosocomiales.
Depuis la loi Kouchner de mars 2002, les malades peuvent porter plainte contre les établissements responsables et demander une indemnisation. Espérons que cela incitera à une plus grande prudence dans les relations avec les germes de toutes sortes!

 

© ENEFF 2005