Art. 52 (29 avril 2005)


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LES EOLIENNES

L'Allemagne, qui a renoncé au nucléaire, vient de mettre en service une éolienne géante. La France, elle, reste définitivement lanterne rouge de l'énergie éolienne.

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1. Avec les problèmes liés aux gaz à effet de serre et la diminution des réserves de combustibles fossiles : charbon, pétrole, on recherche de plus en plus activement d'autres sources d'énergie propres, comme le vent et le soleil. L'idée d'utiliser le vent se répand de plus en plus, surtout dans des pays comme l'Allemagne, le Danemark ou les Pays-bas. Pour les pays qui n'ont pas de pétrole, comme la Chine, cette forme d'énergie est extrêmement intéressante et une centrale éolienne avec une production annuelle de 1 000 MW sera construite avec le Canada pour les JO de Beijing en 2008.

2. Pour remplacer petit à petit les centrales thermiques, l'Allemagne et la France choisissent des orientations différentes. Très vite la France se lance dans la construction de centrales nucléaires. Mais le nucléaire n'est pas sans risque pour la population et l'élimination des déchets pose un sérieux problème. L'Allemagne, elle, fait le choix de renoncer au nucléaire. Rapidement, les Allemands comprennent l'avantage de leurs côtes bien ventées.
Leurs 15 000 éoliennes implantées sur terre mais aussi en mer, fournissent maintenant 7% de la production nationale d'électricité et donnent du travail à 45 000 personnes. En outre, les gaz à effet de serre diminuent.
En octobre 2004, l'Allemagne vient d'installer une E112, la plus grande éolienne du monde. Elle fournit de l'électricité pour 26 000 personnes. Même si l'énergie produite par une E112 (4,5 MW) est 350 fois inférieure à la production d'une centrale nucléaire, les Allemands sont fiers de leur choix.

3. La France, elle, persiste dans le nucléaire mais commence, un peu tard, à envisager des Energies Nouvelles Renouvelables (ENR) et lentement les côtes bien ventées de Bretagne et du Languedoc voient fleurir les champs éoliens, pas toujours avec l'approbation enthousiaste des populations.
Avec une production de 400 MW contre 15 000 MW en Allemagne, l'Hexagone est la lanterne rouge de l'Europe des 15 mais compte bien rattraper son retard. Les projets sont ambitieux : en 2010, 21 % de la production d’électricité de notre pays devra être d’origine renouvelable. Ce sera difficile! Car de 18 % en 1990, ce chiffre est tombé à 13,5 % en 2003. Pourtant, grâce à ses longues côtes bien ventées, la France est, après la Grande-Bretagne, le pays d'Europe qui possède le meilleur potentiel éolien d'Europe.

4. Mais l'installation d'éoliennes ne rencontre pas que des partisans. Neuf Français sur dix se déclarent favorables au développement de l’énergie éolienne mais les habitants des régions concernées se plaignent du bruit, de la défiguration du paysage, des ultrasons et des champs magnétiques générés par le mouvement des pales. Ils préféreraient, bien sûr, les voir au large des côtes plutôt que sur terre. Hélas, le coût du transport de l'électricité à partir de l'éolienne offshore vers la terre reste élevé et l'offshore se développe peu.

5. Les industriels allemands se plaignent de dépendre des caprices de la météo et les financiers s'inquiètent des mauvais rendements des quatre dernières années où les vents n'étaient pas très forts.
Les habitants aussi manifestent leur mécontentement : les éoliennes se multiplient et le paysage ressemble de plus en plus à un champ de mâts. Alors, que faire? Remplacer les éoliennes existantes par des éoliennes plus puissantes. C'est ce que l'Allemagne compte faire. Après les E112, une éolienne capable de produire 5MW sera installée dès 2006 en mer du Nord. Les écologistes seront ainsi satisfaits!
Les "petites éoliennes" mises à la retraite seront revendues dans un marché d'occasion de l'éolien. Cela permettra à certains pays d'installer ces technologies à des coûts moindres.

6. En France, un grand débat a lieu actuellement autour du rachat par EDF de l'électricité produite par les éoliennes de petite capacité. Cela, ajouté au mécontentement des écologistes, ne fait pas voir en rose l'avenir des éoliennes dans l'Hexagone!

© ENEFF 2005