Art.49 (27 février 2005)

PLACE AUX LANGUES ETRANGERES!

 

Malgré les efforts faits pour enseigner une langue étrangère de plus en plus tôt, le résultat est décevant : les Français restent lanterne rouge de l'Europe pour la pratique des langues étrangères. Pourquoi sont-ils toujours aussi réfractaires ?

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1. Depuis le 1er mai 2004, avec l'élargissement de l'Union européenne, vingt langues sont maintenant langues officielles de l'UE et reconnues comme langues d'Etat dans les différents États membres.
Pourtant, malgré les règlements, les plans, les initiatives prises pour encourager l'apprentissage (nm learning) des langues dès le plus jeune âge, la moitié des Français ignorent toute langue étrangère et ceux qui en connaissent ne peuvent pas les utiliser, en tout cas à l'oral. Plus grave encore : on constate que le niveau d'anglais, à l'exception des écoles de commerce et des écoles d'ingénieurs, serait en baisse.
Les chiffres sont accablants:
>64 % des Français n'ont aucune connaissance (nf knowledge) utilisable de l'anglais
> 49,8 % n'ont aucune connaissance d'une langue étrangère (18 % des cadres, 75 % des ouvriers)
>25,6 % des jeunes ne peuvent pas tenir une conversation contre 59,6 % des adultes.
A l'époque où les contacts internationaux se développent, il est temps de réagir, mais comment?


2. Lorsque le Conseil (nm Council) de l'Europe s'est réuni à Barcelone en 2002, il a recommandé de mettre l'accent sur l'apprentissage des langues étrangères dès le primaire. En rendant obligatoire l'enseignement d'une langue vivante dès la grande section de la maternelle, la France espère rattraper son retard sur les autres pays européens. La langue choisie est dans la majorité des cas, l'anglais. C'est d'ailleurs la première langue étrangère enseignée dans le primaire en Union européenne, sauf en Belgique (nf Belgium), où arrive en premier la langue parlée par l'autre grande communauté du pays, à savoir (adv namely) le français pour les Flamands (nm Flemish) et le néerlandais (nm Dutch) pour les francophones, et au Luxembourg, où l'allemand (nm German) et le français jouent un rôle particulier.
Mais dans le primaire, on parlera plutôt de familiarisation à la langue, car les heures qui sont consacrées à cette discipline (entre 30 et 50 heures en moyenne par an) et les moyens dont disposent (to have available) les enseignants (nm teacher), sont assez limités.

3. Dans le secondaire (nm high school), près de 90% des élèves (nmf pupil) français apprennent l'anglais en première langue étrangère, contre 9,5% pour l'allemand. Les autres langues théoriquement proposées par l’Education nationale, espagnol (nm Spanish), italien (nm Italian), russe (nm Russian) n’atteignent pas 1%.
La prédominance de l'anglais s'explique par son utilisation à un niveau international et par l'influence de la culture anglo-saxonne dans les médias. Les Grandes Écoles de commerce exigent que l'une des deux langues obligatoires à leurs concours d'entrée (nm entrance exam) soit l'anglais, et lors d'un entretien d'embauche (nm job interview) il n'est pas rare que l'on teste les connaissances du candidat en anglais. De plus en plus d'entreprises utilisent pour cela le TOEIC (Test of English for International Communication).

4. Les Français ont peut-être plus de difficultés que d'autres nationalités à apprendre une langue étrangère, mais l'enseignement est-il vraiment performant? Comment apprendre une langue, en 90 heures par an, dans une classe où sont présents 36 élèves, avec des enseignants dont ce n'est pas la langue maternelle et un matériel (équipement audio-visuel et informatique) insuffisant? Il n'existe pratiquement pas de laboratoires de langues dans les établissements scolaires (nm school). Tout le monde (everybody) reconnaît (to admit) l'importance de l'oral, et pour cela il faudrait alléger (to reduce) les groupes, introduire des assistants étrangers, augmenter le nombre de supports (cassettes, CD, DVD sous-titrés), faciliter les échanges scolaires et les séjours (nm sojourn) linguistiques.
Dans les pays du Nord de l'Europe, les jeunes ont plus d'occasions d'être exposés à l'anglais (journaux (nm newspaper), programmes télévisés, DVD sous-titrés (subtitled) ). Ils viennent aussi parfois d'une langue à diffusion limitée, comme les pays scandinaves ou les Néerlandais, et pour eux, le seul moyen de communiquer en dehors de (outside of) leur pays, c'est l'anglais.

5. Si presque tous les jeunes de tous les pays d'Europe apprennent l'anglais, ce n'est pas la langue parlée par le plus grand nombre de personnes sur la terre. En tête (at the top) arrive le chinois, langue qui est de plus en plus enseignée (proximité (nf imminence) des Jeux Olympiques de Pékin? ouverture (nf opening) de la Chine? perspective de trouver un emploi dans ce pays pour des jeunes de plus en plus nombreux sur le marché de l'emploi en Europe?). Viennent ensuite l'hindi puis l'anglais, l'espagnol, le français et l'arabe (nm Arabic).
Avec la multipication des contacts internationaux, connaître l'anglais ET une autre langue étrangère devient un atout (nm asset). Parfois, le fait de pratiquer une langue rare permet d'obtenir un poste intéressant sans avoir nécessairement toutes les qualifications requises! Les employeurs savent le temps, les efforts et .... l'argent nécessaires pour former un employé à une langue!

6. Alors, certains sont doués pour apprendre une langue, d'autres le sont moins. Certains disent que les musiciens ont plus de facilités pour les langues. Dans cet ordre d'idée, il convient de mentionner la méthode qu'Alfred Tomatis a développée. Cette méthode est basée sur les fréquences perçues par l'oreille (nf ear). Les Français entendent les sons (nm sound) situés entre 1000 et 2000 hz, les Anglais, entre 2000 et 12000 hz. Alfred Tomatis affirme qu'on peut éduquer l'oreille à percevoir d'autres sons et être capable de les reproduire, car la langue reproduit ce qu'elle entend, comme le bébé qui apprend à parler et imite sa mère.
Mais ne nous leurrons pas (to delude oneself): apprendre une langue est avant tout une question de motivation et de travail (nm work)!

Alors bon courage à tous pour l'apprentissage du français!

© ENEFF 2005

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