Art.47 (30 janvier 2005)

AIRBUS A380 : LE GEANT DU CIEL

Le 18 janvier dernier, le dernier-né de la famille Airbus a été officiellement présenté à Toulouse. Il symbolise l'aboutissement d'une collaboration européenne réussie.

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1. En présence de Jacques Chirac, Gerhard Schröder, Tony Blair et José Luis Zapatero, l’avionneur (nm aircraft constructor) européen Airbus a dévoilé (to unveil) son premier gros porteur (nm jumbo jet), l'A380, tout juste sorti des ateliers (nm workshop) d’assemblage.
Lancé en 1999, le programme de l'A380, le plus grand avion de ligne à ce jour, a mobilisé jusqu'à 5 500 ingénieurs et a donné du travail à des dizaines de milliers de personnes, non seulement en Europe, mais également aux Etats-Unis.
Par exemple, 10 000 emplois qui dépendent directement ou indirectement de l’A380 ont été créés outre-Rhin, et lorsque la production passera à huit unités par mois, ce chiffre pourrait facilement atteindre les 40 000. On estime qu’aux Etats-Unis, 100 000 emplois seront directement générés par le gros porteur européen. En effet, 50% des équipements, hors fuselage et ailes (nf wing), viennent d'Amérique du Nord.

2. L'A380 est un mastodonte à deux ponts, un quadriréacteur d'une envergure (nf wingspan) de 80 mètres, pour une longueur (nf length) de 73 mètres et une hauteur de 24 mètres.
Il pourra transporter 555 personnes en trois classes sur 15.000 km et plus de 800 passagers en configuration charter. Pour vous donner un exemple, la compagnie Air France, qui a commandé dix A380, a prévu de les aménager avec 538 sièges (nm seat) : 9 en première classe, 80 en classe affaires et 449 en économique.
Il représente 14 milliards d’euros d’investissements et des milliers d'heures de discussions internationales avant son lancement.
Il est destiné à des vols long-courrier qui sont en demande croissante tant pour les voyages (nm trip) d'affaire que pour le tourisme.


3. Airbus et son concurrent, Boeing, s’attendent tous les deux à voir tripler le trafic aérien sur les vingt prochaines années. Mais ils ne s’accordent (to agree) pas sur la manière de satisfaire (to meet) la demande.
Airbus mise sur le développement du trafic de "hub", et moins sur le trafic de "point à point". Les compagnies à bas prix (adj low cost), qui transportent les passagers d’une ville souvent petite ou moyenne à une autre sans correspondance (nf connection) utilisent principalement cette dernière formule. Boeing, qui a lancé le 7E7, un appareil longue distance de moyenne capacité au printemps 2004, mise sur ce marché et se concentre sur la fabrication d’avions long-courriers de petite taille.
Airbus, lui, joue la carte du transport d'une grande quantité de passagers sur une longue distance et espère que l’A380 l'aidera à conserver l’avance prise sur Boeing en 2003.

4. Les partisans de l'A380 ne manquent pas de souligner ses points forts (nm strong point). Comme il peut transporter davantage (more) de passagers (nm passenger) sans augmenter le nombre de mouvements d’appareils, il contribuera à limiter l’encombrement (nm jamming) de l’espace aérien. Ses niveaux de bruit (nm noise) et d’émissions sensiblement réduits permettront de minimiser son impact sur l’environnement. Equipé de réacteurs de nouvelle génération et d’une voilure (nf airfoil) et de trains d’atterrissage (nm landing gear) de conception et technologie avancées, l’A380 ne se contentera pas de respecter les limites de bruit actuelles, mais sera beaucoup plus silencieux que son concurrent. Il faut noter qu’il génère moitié moins de bruit au décollage (nm takeoff).
Les composites et autres matériaux légers utilisés (titane (nm titanium), par exemple) ont permis de réduire sa masse, et donc, sa consommation en carburant – inférieure de 12 % à celle de son concurrent, elle représente moins de trois litres de carburant par passager aux 100 km, une consommation comparable à une voiture familiale économique.
En outre, l’A380 présente des coûts par siège de 15 % inférieurs à ceux du gros porteur de plus grande capacité en service à l’heure actuelle.


5. Le carnet de commandes ( nm order book) de l'A380 commence à bien se remplir : 149 commandes fermes, pour sa version passagers ou cargo (disponible en 2008). Airbus espère atteindre d'ici trois ans le seuil de rentabilité (nm break-even point) fixé à 250 appareils vendus, à un prix compris entre 263 et 286 millions de dollars.
Après une année de vols (nm flight) d'essais (nm test) qui commenceront au printemps 2005, le premier A380 sera livré (to deliver) et mis en service sur les lignes de Singapore Airlines en avril 2006. Le premier vol d'un A380 aux couleurs d'Air France aura lieu en avril 2007, sur New-York.

6. Avec sa voilure de très grande envergure pour une plus grande portance (nf lift) et ses réacteurs de nouvelle génération, l’A380 a besoin d'une distance moins longue pour le décollage et l’atterrissage (nm landing), que les autres avions de grande capacité. Cela ne supprime pas le problème des pistes (nf runway) de certains aéroports qui ne sont pas prévues pour accueillir des gros porteurs et qui devront de toute façon être allongées pour faire face à l'évolution du trafic aérien.
Plus de 60 aéroports de par le monde se préparent déjà en vue de l’exploitation de l’A380.
Parmi ceux qui sont déjà prêts à le recevoir, figurent ceux de San Francisco et de Singapour. Montréal, où le premier atterrissage de l'A380 est prévu pour 2007, JFK, Heathrow et Sydney seront prêts en 2006.
Il reste à gérer le trafic des passagers à l'intérieur des gigantesques "hubs" que seront les aéroports.
Il faudra pouvoir assurer la restauration (nf catering), les services administratifs, les communications, prévoir des sanitaires (nmpl bathroom and toilet) pour des milliers de personnes qui se trouveront dans ces endroits en même temps. C'est sans doute la crainte majeure que soulève la mise en service de tels gros porteurs.

© ENEFF 2005

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