Art.40 (11 octobre 2004)

LES PRISES d'OTAGES

Spectaculaires comme à Beslan, médiatiques comme en Irak, elles font de plus en plus souvent la Une et accentuent la crainte (nf fear) du terrorisme dans de nombreux pays.

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1. La semaine dernière, alors que la France entière, ainsi que de nombreux autres pays se préoccupe (to worry) du sort (nm fate) de deux de ses journalistes et que l'Italie se réjouit de la libération (nf release) de ses deux ressortissantes (nm national), on annonce la décapitation (nf beheading) d'un otage (nm hostage) britannique. Comme les deux Américains kidnappés à la même époque et eux aussi exécutés, cet homme vient de perdre la vie parce que ses ravisseurs n'ont pas obtenu ce qu'ils demandaient au gouvernement britannique.


2. Pas besoin d'être militaire, ni journaliste ou PDG pour avoir à redouter de servir de monnaie d'échange (nf bargaining counter)! Des civils au service d'organisations humanitaires, des ingénieurs qui participent à la remise en route (to set in motion) du pays, des chauffeurs routiers qui transportent du matériel indispensable pour la population, des étrangers (nm foreigner) dont le pays (comme c'est le cas en Irak) n'a rien à voir dans la guerre, sont chaque jour exposés à cette menace. Ainsi, douze Népalais ont été enlevés puis exécutés. Leur pays ne fait pourtant pas partie (to be a member of) de la coalition!
Depuis avril 2004, plus de cent étrangers ont été enlevés, une vingtaine (nf about twenty) ont été exécutés. Certains ont été libérés, comme ce camionneur (nm truck driver) philippin, dont le gouvernement a accepté de céder au chantage (nm blackmail) et a retiré ses troupes d'Irak (50 hommes).

3. Moyen de pression (nf pressure) énorme, particulièrement difficile à gérer lorsqu'elle concerne un grand nombre de personnes, comme dans le cas de Beslan cette année, de Moscou en 2002, du Pérou en 1996 ou encore de Téhéran en 1976 (entre de nombreux exemples de prises (nf taking) d'otages massives!), cette activité terroriste est aussi délicate à résoudre lorsqu'elle ne frappe que quelques individus.
Elle devient de plus en plus aussi une industrie florissante (adj thriving) pour se procurer (to obtain) facilement de l'argent. Ainsi, en Irak, si les médias nous informent sans modération sur le sort des étrangers pris en otage pour exercer une pression sur leur gouvernement, on entend rarement parler des problèmes quotidiens des civils irakiens qui eux aussi sont exposés.
Les ravisseurs : islamistes "idéologiques" mais aussi anciens prisonniers libérés par Saddam Hussein à la veille de la guerre ou encore anciens agents de ses services secrets, s'en prennent (to attack) aux grosses fortunes et fixent des rançons (nf ransom) en fonction de (according to) la solvabilité de la famille du kidnappé mais aussi de ses contacts. En effet, par le jeu de la solidarité tribale, une famille pauvre peut réunir une somme importante pour payer la libération de l'otage!
Des chauffeurs de taxi -parfois même des policiers- renseignent (to inform) les ravisseurs en échange d'une commission.
Plus grave encore, les groupes de ravisseurs se revendent parfois leurs victimes! Comment savoir dès lors avec quel groupe traiter?

4. Ce business de l'enlèvement ne cesse de s'étendre en Irak. Actuellement, plus de 8 millions d'armes (nf weapon) légères circulent dans le pays et n'importe qui peut s'improviser preneur d'otage. A 90 dollars pour une Kalachnikov, certains foyers sont bien équipés! On y trouve parfois quatre fusils (nm gun)!
Grâce au téléphone portable, les islamistes de la guerilla n'ont aucune difficulté pour préparer leurs plans et prévenir leurs acolytes (nm sidekick) en cas de danger!

5. Alors que faire pour se protéger?
Pour ne pas se faire repérer (to spot), à l'université, les étudiants hésitent à s'habiller "chic" et les parents ne laissent pas leurs enfants aller seuls à l'école. Plusieurs enfants ont été enlevés dans l'enceinte (on school pemises) même de leur école et libérés après paiement de rançons allant jusqu'à 40 000 dollars.
Certains médecins, particulièrement visés par les ravisseurs qui pensent qu'ils sont parmi les plus fortunés, ont embauché (to hire) un homme armé qui assiste aux consultations! Ils redoutent d'être abattus comme cela a été le cas pour quelques-uns d'entre eux.
Les Irakiens les plus aisés paient une fortune pour être protégés par des sociétés de sécurité qui sont de plus en plus nombreuses et de plus en plus florissantes.
Les services qu'elles proposent sont loin d'être gratuits : entre 800 et 1200 dollars par mois! Certains hommes d'affaires changent fréquemment de domicile pour brouiller les pistes (to cover the tracks) des éventuels ravisseurs!

6. La prise d'otage n'est pas un phénomène récent, et elle n'est pas uniquement le fait de l'Irak. (La Colombie aussi, avec une moyenne de 1500 enlèvements par an au cours des dernières années est un autre triste exemple).
Il n'en reste pas moins qu' (nevertheless) elle contribue à faire régner un climat de terreur dans de nombreux pays.
Au fil des ans (as years go by), beaucoup d'otages n'ont jamais été libérés et sont tombés dans l'oubli (nm oblivion). Ils n'étaient pas assez "importants" pour que leur gouvernement intervienne (to intercede) pour leur libération, ou bien leur famille n'avait pas les moyens de payer la rançon demandée par leurs ravisseurs!
Ceux qui ont payé de leur vie (nf life) laisseront leur nom dans l'histoire de la folie (nf madness) humaine.

© ENEFF 2003

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